Relais d’Evangile – 29ème dimanche ordinaire

20 octobre 2024

(Is 53, 10-11 ; He 4, 14-16 ; Mc 10, 35-45)

Partages d’Évangile des missionnaires

L’Église nous invite en ce dimanche à nous arrêter sur la réalité de l’amour de Dieu pour nous. Cet amour est proclamé, non par des paroles, mais par le don total de Dieu à l’humanité, en Jésus-Christ considéré à la fois, comme le « Serviteur souffrant » du livre d’Isaïe, le « Grand Prêtre par excellence » dans la lettre aux Hébreux et le « Fils de l’homme » venu pour servir et non pour être servi.

En ce jour, rien ne nous est caché de la souffrance qui a toujours marqué les serviteurs de Dieu. Les prophètes n’ont-ils pas été affrontés à des oppositions allant jusqu’aux coups, à la mort même. Ils ne faisaient pourtant que dire la vérité ; une vérité dictée par un Esprit venant d’en haut, qui les accompagnait en leur donnant nourriture et assurance de sa protection, jusqu’au bout. Tous ont été éprouvés et parce qu’ils sont restés fidèles, ils ont été glorifiés et nous en faisons l’éloge encore aujourd’hui.

Le « Serviteur souffrant » d’Isaïe nous décrit à l’avance le sort qui sera réservé à l’Envoyé du ciel pour rétablir l’homme dans sa dignité et lui permettre d’être purifié de ses péchés et infidélités. Le juste, mon serviteur se chargera de leurs fautes, il justifiera les multitudes.

Le « grand Prêtre par excellence », Jésus, ne s’est pas contenté de présenter nos faiblesses et d’offrir des sacrifices et holocaustes en réparation de nos offenses. Il s’est offert lui-même, se faisant à la fois, grand Prêtre et victime, à notre place, pour notre justification et notre rachat, que rien ne pouvait nous permettre d’obtenir. Il fallait tout l’Amour du Père pour son Fils pour que nous soyons ainsi rachetés par Dieu lui-même.

Le « Fils de l’Homme » descendu du ciel, s’incarnant dans notre nature en venant naître comme nous d’une femme choisie et toujours vierge, est venu pour servir et donner sa vie pour la multitude, en épousant toute notre vie, sauf le péché. Il a vécu comme nous, avec ses parents et compatriotes durant des années, sans que l’on parle de Lui. Quand il est entré dans sa mission, il a tout de suite, par sa Justice, sa Justesse en conformité avec l’Ecriture, ses actes et enseignements, manifesté la Sagesse de Dieu, sa Sagesse. Cette Sagesse, dépouillée de tout pouvoir, de tout avoir, de toute recherche de privilèges, a évidemment gêné les « pontes » installés dans leurs certitudes, leur savoir et leur autorité. Le Fils de l’homme est devenu le bouc émissaire, celui qu’il faut chasser et même tuer pour que rien ne change… Quand Jacques et Jean s’adressent à Jésus pour obtenir d’occuper les places auprès de Lui dans son Royaume, ils ne s’attendent pas à ce que Jésus leur annonce qu’ils devront souffrir et boire à sa coupe avant d’obtenir la place que seul Dieu le Père leur a réservée, en fonction de leur service et non de leur proximité avec Jésus.

Il ne s’agit pas de faire l’éloge de la souffrance purificatrice, mais bien de rappeler que ce qui compte, c’est de servir et non d’être servi, c’est de participer au rachat du monde en sachant que nous serons jugés (évalués) à l’aune des béatitudes et de Mt 25 (jugement dernier).

Fr. Claude MARSAUD, fsg