Méditation – 24ème dimanche ordinaire B
15 septembre 2024
(Is 50, 5-9a ; Jc 2, 14-18 ; Mc 8, 27-35)
Partages d’Évangile des missionnaires
Que signifie « renoncer à soi-même et porter sa croix » ? (Mc 8,34). La liturgie de ce dimanche semble nous plonger dans une tonalité de douleur et de souffrance, et parler de la croix, c’est évoquer le bois de supplice et les épreuves de la vie aux quelles nous sommes confrontés. C’est le sens même de la fête de Notre Dame des douleurs célébrée le 15 septembre.
Et pourtant, la vie n’est pas qu’échec, maladie, pauvreté, austérité, fragilités, douleur, trahison et haine, elle est d’abord joie, réussite, tendresse, richesse, force, amour, foi, santé et célébration. Les épreuves de la vie sont des ingrédients nécessaires pour le bonheur, et le bonheur n’est autre chose que l’épreuve surmontée.
L’invitation que nous lance le Christ à porter notre croix, consiste à articuler et à croiser les deux lignes de la vie : la ligne verticale qui nous fait tourner vers Dieu, dans la tendresse, la joie, la foi, l’amour et la ligne horizontale, qui nous fait tourner vers nous-mêmes et vers le monde avec nos fragilités.
La croix est donc le croisement de la réussite avec l’échec, de la douceur avec la force, de la tendresse avec l’austérité, de la richesse avec la pauvreté, de l’amour avec la haine, de la foi avec le reniement et la trahison, de la maladie avec la santé, du spirituel avec le profane.
Dans son Cantique 19, Saint Louis Marie Grignon de Montfort parle du mystère de la croix, comme articulation entre la pauvreté et la richesse, entre la tendresse et la douce austérité : « Je prends pour mes richesses, ta riche pauvreté, je prends pour mes tendresses, ta douce austérité » (Ct 19,30).
Dans l’épisode de Césarée-de-Philippe, l’apôtre Pierre devient le modèle de ceux qui portent leur croix et se mettent à la suite du Christ. D’un côté, Pierre trace la ligne verticale en confessant sa foi au Christ : « Tu es le Christ. » (Mc 8,29), et aussitôt après, avec la ligne horizontale, il trahit sa foi et devient satan : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (v.33).
La croix est cette capacité d’être à la fois doucement fort, et fortement doux (ASE 53).
Porter la croix, c’est assumer comme l’apôtre Pierre, sa propre réalité par une signation faite à l’aide de la main droite, qui va au front, puis au ventre, et ensuite de la gauche à la droite, accompagnée de paroles : « Au nom du Père , et du Fils, et du Saint Esprit, Amen » .
Bon dimanche à vous !
P. Jean-Baptiste Bondele, SMM