Méditation – 23ème dimanche ordinaire B
8 septembre 2024
(Is 35, 4-7a ; Jc 2, 1-5 ; Mc 7, 31-37)
Partages d’Évangile des missionnaires
Si dans l’Église catholique, la bénédiction se fait par l’aspersion de l’eau et par l’imposition des mains, dans plusieurs cultures africaines, la bénédiction que les parents et les grands-parents donnent aux enfants et aux petits-enfants, se fait par l’imposition des mains et par la salive.
Dans le récit de Saint Marc, Jésus se fait proche de la culture africaine, en utilisant la salive pour guérir la surdité et la mutité d’un homme, dont le nom n’est pas révélé. Cet homme du territoire de la Décapole (v.31), pourrait être chacun de nous aujourd’hui.
L’utilisation de la salive par Jésus peut nous sembler dégoûtante, au regard des règles modernes d’hygiène (Mc 7,32-37). En hébreu, le verbe cracher se dit Yaroq, c’est le même mot que Yereq, qui veut dire verdure, comme couleur de la vie. Le mot salive lui-même contient la racine sal ou sel, et de là, vient le mot salut. Cracher la salive avec amour, c’est bénir et donner la vie.
Jésus est le sauveur qui donne la vie par la salive, d’une langue à une autre. Pour faire sortir la parole, il faut d’abord la recevoir, et la parole se reçoit sur la langue et dans la bouche : « à mon serviteur Moïse, je lui parle bouche à bouche » (Nb 12,8). Cette parole qui se reçoit sur la langue et qui sort par la bouche, c’est Jésus lui-même, Verbe de Dieu (Jn 1,1).
Et pour recevoir la parole sur la langue, l’être humain doit se tenir en position de la verticalité, cela veut dire, être débout et être tourné vers Dieu. Or, ce qui permet à l’homme d’avoir un équilibre de se tenir vertical et d’être tourné vers Dieu, ce sont les oreilles, sous la symbolique féminine.
Dans le texte hébraïque du récit de la chute, Adam s’est justifié devant Dieu en culpabilisant la femme : « Celle que tu m’as donnée pour que je me tienne droit » (Gn 3,12). Ce n’est qu’en épousant le potentiel d’énergies scellé dans son féminin que l’homme acquiert sa verticalisation.
Dans le récit de la guérison, Jesus commence par restaurer les oreilles de l’homme avec ses doigts avant de restaurer sa langue avec la salive (v.33) . La salive intimement liée à la parole, provoque le désir de se nourrir de Dieu.
À toute personne autour de nous, qui devient sourde et muette de façon volontaire, disons-lui à haute voix : « Ephéta », pour que à travers elle, « les sourds entendent et que les muets retrouvent la parole » (Is 35, 5).
Bonne fête de la nativité de la Vierge Marie à tous !
P. Jean-Baptiste Bondele, SMM