Partage d’Évangile – 5ème dimanche ordinaire A
5 février 2023
(Is 58, 7-10 ; 1 Co 2, 1-5 ; Mt 5, 13-16)
Le sel et la lumière
Partages d’Évangile des missionnaires
Juste après l’enseignement des béatitudes sur la montagne, Jésus utilise deux images simples ‘le sel et la lumière’ pour expliquer, à ses disciples et à nous du même fait, notre implication dans le monde. Curieusement cet évangile est aussi proposé lors des célébrations de mariage religieux, et il est fort probable que Jésus ne songeait certainement pas au mariage lorsqu’il l’a prononcé.
Néanmoins le sel et la lumière ont un rapport immédiat avec le foyer, la maison. Il est bon aussi de se rappeler que la famille est une petite église, « la cellule de base » comme aimait l’appeler saint Jean-Paul II.
Le sel se rattache à la cuisine, il sert à conserver les aliments. Il a donc le sens de la stabilité, d’une permanence. D‘autre part le sel relève le goût des aliments, rend agréable la table familiale. Aussi, dans toute l’antiquité, le sel était-il le symbole de l’hospitalité. Aujourd’hui encore, en certains pays, c’est la coutume d’offrir aux visiteurs « le pain et le sel » en signe de bienvenue.
Mais il me semble que nous pouvons trouver au sel une autre signification, plus fondamentale et plus exigeante. Plus en adéquation avec l’esprit du Christ : Ce qui caractérise le sel, il a un goût à part, une saveur spéciale qui le distingue, et qui lui permet, par quelques grains, de mettre en valeur, de relever toutes les autres nourritures, toutes les actions envers les plus pauvres.
Les chrétiens que nous sommes, peuvent être peu nombreux dans notre monde sécularisé, y occuper une petite place, mais ils doivent être le sel de la terre ou, pour employer une autre comparaison évangélique, ils doivent être le ferment dont une petite pincée fait lever toute la pâte. Ils doivent donner l’exemple de la fidélité, de la stabilité, du témoignage de l’amour du Seigneur pour tous.
Avec l’image de la lampe, nous nous trouvons dans la salle de séjour. (Dans les maisons juives du temps de Jésus, elle était sans doute la pièce unique et se confondait avec la cuisine). La lampe est comme le symbole d’une maison vivante. Lorsque l’on se croit perdu dans la nuit, à la campagne, combien nous sommes heureux de voir briller au loin une fenêtre éclairée ! Cette lumière réjouit et attire.
Jésus nous dit qu’on n’aurait pas l’idée bizarre de cacher « cette lampe sous un boisseau ».
La lampe est allumée afin de briller mais aussi de rayonner pour tous ceux qui sont dans la maison. Alors elle répand non seulement la clarté, mais encore la joie et la chaleur. Une lumière à la foi douce et abondante, comme on sait l’aménager dans nos installations modernes, contribue beaucoup à l’agrément d’un foyer, à l’impression de confort, d’amitié et de paix que les visiteurs y partagent avec les membres de la famille.
« Ces deux images ont un élément commun », écrit le moine trappiste André Louf, « elles disent la nécessité absolue de la présence de chrétiens au sein du monde : sans sel, celui-ci perdrait sa saveur ; sans lumière, il serait plongé dans les ténèbres ».
Seigneur, je ne suis pas meilleur que les autres, j’ai beaucoup de défauts et je fais des erreurs. Mais je crois à ton amitié : elle éclaire ma vie et lui donne ta saveur. Permets qu’elle soit aussi une lumière et donne le goût d’aimer les autres.
Jean-Marie QUÉTIER (diacre)