5ème dimanche ordinaire – C – Luc 5, 1-11
9 février 2025
(Is 6, 1-2a.3-8 ; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11)
Partages d’Évangile des missionnaires
Un petit lac, un petit port, un jeune prédicateur, quelques rudes pêcheurs, ainsi commence l’aventure de l’Église dont Luc est l’évangéliste. En décrivant ce commencement il voit les premiers pêcheurs, les débuts de l’Église en monde païens. Et nous comment ne pas penser aux foules immenses de croyants.
Mais aussi à celles qui attendent des pêcheurs. Cet évangile est pour chacun de nous, même le fameux verset 10 pour lequel il a été écrit : « désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Des mots qui ont atteint bien des adolescents qui sont devenus prêtres et missionnaires.
Et qui peut-être, en relisant aujourd’hui la page de Luc, sentent monter un découragement : « Où pêcher et comment ? »
C’est bien la cible de ce récit de Luc : la confiance en Jésus comme antidote contre le découragement. En inaugurant l’immense pêche apostolique, Jésus lance un avertissement qu’il ne faudrait jamais oublier : sans moi, vos filets reviendront vides.
Cette vérité fondamentale, on ne la voit pas toujours bien à 20 ans. Une fois engagé dans la mission d’apôtre, on peine des jours et des nuits sans travailler suffisamment avec Jésus. On lâche l’oraison, on néglige la vie sacramentelle, on agit, on se démène et un jour on ressent un découragement : je me crève pour rien. En remède préventif et quand nous voulons sortir d’un moment de doute, nous méditons cette page où Jésus montre ce que l’on peut faire quand on lui fait confiance ! Il choisit ce qui pouvait le plus frapper Pierre et les premiers apôtres : leur métier. Et il les prend a rebrousse-poil. Lui, le charpentier, il donne des conseils à des professionnels de la pêche et à des hommes éreintés par toute une nuit d’efforts inutiles.
Les professionnels de l’apostolat se retrouvent dans cette scène. Vidés par les efforts tout aussi vains, ils sont tentés de repousser l’idée de s’en remettre à Jésus, c’est-à-dire à la prière. Et je crois que tout chrétien, dans son apostolat plus restreint et plus informel, a la même envie de baisser les bras ou de chercher d’autres techniques plutôt que de se jeter dans la prière.
Pourtant, elle seule nous redonnera l’élan de Pierre. Charpentier ou pas, Jésus l’a subjugué : sur ta parole, je jetterai les filets.
Nous ne ramènerons plus des filets pleins et des barques lourdes, nous ne sommes plus à l’époque où Jésus recourait à un miracle pour renforcer une confiance à peine naissante. Mais nous savons par les grandes pêches missionnaires, ce que des hommes ont pu faire avec Jésus. Nous avons les Actes des Apôtres, les récits missionnaires et toutes les vies des saints pour raviver notre confiance. Seule, elle peut faire de nous des apôtres qui peinent mais les regardent.
« Sur ta parole, et jusqu’au bout, je jetterai les filets. »
Jacques ARROUET, smm