Dimanche de la Pentecôte B
19 mai 2024
(Ac 2, 1-11 ; Ga 5,16-25 ; Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
Partages d’Évangile des missionnaires
Cinquante jours après Pâques, l’Église célèbre la fête du don de l’Esprit Saint. C’est, en effet, l’événement constitutif de l’Église : les disciples ont reçu la force qui leur a permis de se libérer de la peur qui les retenait captif. En effet, les consignes qui leur avaient été données le jour de l’Ascension, étaient encore loin d’être exécutées. Dans leur confinement, il leur manquait l’audace missionnaire pour oser partir proclamer la bonne nouvelle. Dans leur léthargie, ils avaient besoin du souffle de l’Esprit pour devenir ce corps vivant capable de porter bien haut le flambeau brulant de l’Évangile dans les coins et recoins du monde.
Dans sa manière de décrire cet événement (Ac 2,1-11), St Luc nous offre certains détails qui nous suggèrent de comprendre combien le peuple de la nouvelle alliance est une ramure de l’ancienne : une seule et même racine les nourrit. Il est à noter que la venue de l’Esprit se produit le jour de la Pentecôte : fête des semaines (Ex 34,22), où Israël répond à son obligation de paraître devant la face du Seigneur, son Dieu (Dt 16,16). La Pentecôte était donc déjà une fête de rassemblement. C’est dans ce rassemblement que l’Esprit vient réaliser la grande unité de ce nouveau peuple de Dieu constitué de gens de toutes langues et nations. La Pentecôte, jour de commémoration du don de la Loi, nous rappelle bien la grande assemblée de Sinaï (Ex 19). En soulignant que les apôtres étaient réunis tous ensembles, St Luc évoque bien ce rassemblement qui correspond aux exigences liées à la commémoration de l’alliance du Sinaï.
Les signes qui accompagnent cet événement de la Pentecôte sont remarquables. Le vent et le feu évoquent clairement cette manifestation de Dieu qui parlait, du milieu du feu parlait sur le mont Sinaï (Dt 5,4-5). Ces détails sont de nature à nous faire lire cet événement comme l’inauguration de la nouvelle alliance. Comme au Sinaï, Dieu rassemble son peuple. Ceux qui étaient dispersés, depuis la confusion de Babel sont réunis et chacun a été capable d’entendre dans son propre dialecte. Vrai miracle de l’unité !
Pentecôte ! La pâque du Christ est couronnée et la promesse est réalisée : « Il a envoyé l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification ». L’Esprit est venu pour rendre témoignage. Témoigner, c’est affirmer ce que l’on a vu ou entendu ou expérimenté. Dans le sillage de L’Esprit, les disciples sont aussi appelés à rendre témoignage ; car ils ont été avec Jésus depuis le commencement. Qu’en est-il de notre fidélité à témoigner le Christ aujourd’hui ?
L’Esprit est aussi envoyé pour nous guider dans la vérité. Celle-ci est une « qualité » de Dieu : Il est Vrai. Il est fidèle. Cette fidélité, nous l’expérimentons dans le don qu’il a fait de lui-même en Jésus, son ultime vérité de Dieu. Notre docilité, en tant que disciple, vient de notre docilité à L’Esprit Saint. Qu’en est-il de notre docilité à l’Esprit Saint ? Nous devenons de plus en plus réticents à l’appel et à l’action de l’Esprit ? Ancrés dans nos subjectivités, notre différence emblème de notre richesse devient dans bien des cas, source de nos différends. Célébrer aujourd’hui la Pentecôte, est loin d’être le simple rappel d’un anniversaire.
C’est l’occasion de se défaire de nos carapaces pour nous laisser imprégner du souffle de l’Esprit de vérité qui dans nos différences veut faire de nous un véritable kaléidoscope reflétant l’Évangile aux mille couleurs.
Jackson FABIUS, smm