Partage d’Évangile – 1er Dimanche de l’Avent
3 décembre 2023 – Année B
Jésus insiste beaucoup sur la nécessité de veiller : « Qu’on ne vous trouve pas endormis ! » Mais que nous demande-t-il au juste ? De vivre sur le qui-vive ? D’Être des portiers qui n’ont jamais le droit de dormir ? Le portier de cette parabole doit en effet se maintenir en alerte « le soir à minuit, au chant du coq ou le matin ». À l’époque de Jésus énumérer ainsi les 4 veilles romaines de la nuit était une manière de dire « toute la nuit ». Attendre quoi ? Notre mort ? La fin du monde ? Son grand retour ? « Jésus parlait à ses disciples de sa venue »
C’est bien tout cela qu’il faut attendre, selon le sens même de la période liturgique dans laquelle nous entrons : l’Avent, célébration des venues du Christ, dans notre vie et dans la monde, depuis sa 1ère venue à Noël jusqu’à la dernière, la Parousie, sa venue triomphale à la fin des temps. L’Avent est une histoire des temps : Il est venu, il va revenir, il vient.
Il vient en ce moment, là où je suis, dans ce que je fais, si mon cœur est prêt à ses manières de venir. Un chrétien est à l’affût d’une visite personnelle du Seigneur mais aussi très attentif aux signes des temps, à la progression du monde vers le grand jour, c’est un homme sur le qui-vive.
Même la nuit ? Bon revenons à la nuit.
Dans la Bible, la nuit symbolise ce monde-ci par contraste avec le monde à venir qui sera un monde de lumière. Dire que nous devons veiller la nuit, cela signifie que toute notre existence ici-bas se déroule dans une certaine nuit.
Mais à Noël nous allons entendre ce beau texte d’Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. » C’est vrai Jésus est notre lumière, il est venu nous faire vivre dans la lumière : « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres ».
Jésus nous arrache à la nuit. C’est bien pour cela qu’il ne faut pas dormir. Nous dormons, au sens spirituel, quand nous perdons nos réflexes de chrétien. On voit bien qu’il faudrait s’engager ici, refuser de laisser entrainer là, mais on se laisse aller, on cède aux vues superficielles, aux rumeurs, aux ambiances. On se dit : « Tiens on prie de moins en moins, moi aussi d’ailleurs. » Mais on ne réagit pas. On pense : « Je devrais participer beaucoup plus à la vie paroissiale » ou « Je deviens égoïste… hargneux… »Mais aucune envie de changer. Peu à peu la lumière de l’Évangile faiblit, s’éteint, nous vivons « comme tout le monde » dans la nuit, comme si le Christ n’était pas venu.
C’est appel à aimer, à aider c’est lui. Cette invitation à recycler notre foi pour mieux la vivre c’est lui. Cette force pour porter la maladie, lui seul peut nous la donner et lui seul peut faire de notre vieillesse une vie montante. Toutes ses venues sont des offres de vie. Voilà pourquoi il insiste : « Veillez. Ne dormez pas »
Bon temps d’avent. Amen
Jacques ARROUET, smm